La double action mixte: une innovation qui répond aux enjeux de sécurité et de durabilité des ouvrages d’art

Les accidents survenus ces dernières années sur les ponts français et étrangers rappellent les risques inhérents à des structures destinées à être de plus en plus sollicitées, par un trafic routier dont l’importance augmente d’années en années ou par des sollicitations climatiques (température, vent, pluie) pouvant accélérer le vieillissement des matériaux.

Les gestionnaires d’ouvrages ont pour obligation de surveiller et d’entretenir le patrimoine à leur charge afin de garantir la sécurité des usagers. La conception d’ouvrages neufs doit intégrer ces problématiques d’entretien futur, de durabilité et de sécurité.

C’est dans ce but que le Cerema a développé et mis en œuvre le principe de double action mixte dans les études de conception du viaduc du Lot à Mende : cette innovation permet d’augmenter la robustesse de l’ouvrage sans augmentation de son coût de construction.

Cette technique consiste à connecter aux ponts de type « mixte acier-béton » une dalle en béton inférieure dans les zones d’appuis intermédiaires, conférant ainsi au tablier une plus grande rigidité, et un comportement type caisson dans ces zones.
 
Utilisée à l’étranger, cette technique n’avait jusqu’alors jamais été mise en œuvre en France sur un pont routier.
 
Le tablier métallique mesure 323 m de long, il franchit la plaine du Lot, une voie SNCF ainsi qu’une voie communale. Les 15 tronçons du tablier et les 4 croix, d’un poids total de 1 000 t, ont été fabriqués à l’usine de Lauterbourg d’Eiffage Métal.
 
Ce chantier s’inscrit dans le cadre de l’aménagement de la RN88 reliant Toulouse à Lyon via l’A75. Il est intégré au contournement de l’agglomération de Mende appelé Rocade Ouest de Mende et a été commandé par la DREAL Occitanie.