Qualification d’un mode opératoire de soudage – La qualification sur la base de l’expérience en soudage

Les normes NF EN ISO 15607 [1] et NF EN 1090-2 [2] prévoient différentes possibilités pour qualifier un mode opératoire de soudage (voir article MétaléTech « Le soudage dans l’EN 1090-2 – Partie 4 – La qualification des modes opératoires de soudage »). Dans cette publication, nous présentons la qualification basée sur l’expérience dont les principes sont définis dans la norme NF EN ISO 15611 [3] (ISO 15611 par la suite). Pour rappel, selon les exigences de la NF EN 1090-2 [2] une qualification de mode opératoire de soudage par expérience est possible pour la classe d’exécution EXC2.

Il est également intéressant de noter qu’une nouvelle version de l’ISO 15611 a été publiée en 2024. Cette nouvelle version introduit notamment des procédés de soudage qui n’ont pas été couverts par l’ISO 15611 auparavant tels que le soudage de goujon selon la NF EN ISO 14555 [4]

Les principes d’une qualification basée sur l’expérience

Pour réaliser la qualification, il convient tout d’abord d’établir un descriptif de mode opératoire de soudage préliminaire (DMOS-P). Ce DMOS-P définit l’ensemble des paramètres essentiels pour réaliser la soudure couverte par le mode opératoire.

Le PV-QMOS reprend les éléments du DMOS-P ainsi que l’ensemble des éléments qui justifient l’expérience du fabricant. En particulier, l’ISO 15611  [3] fait référence à la documentation suivante :

1. Des documents d’essais de soudure satisfaisants comprenant les caractéristiques essentielles de la soudure (les informations qui sont données dans le DMOS-P) ;

Et 2. :

• Soit : un sommaire de la fabrication couvrant au moins un an pendant une période appropriée,

•             Soit : la justification de l’aptitude en service des soudures pendant une période appropriée.

Le sommaire de fabrication mentionné au point a) peut correspondre à un résumé de projets et de soudures réalisées pendant une période de 5 ans (considérée comme « période appropriée » selon l’ISO 15611  [3]). Ce résumé doit détailler les matériaux de base et les types de soudure (par exemple : apothème de cordons d’angle, longueurs soudées). Afin de s’assurer que l’activité de soudage visée par la qualification soit suffisamment conséquente, l’ISO 15611  [3] demande que cette activité couvre une durée cumulée d’un an.

En alternative au point a), il est possible de justifier de la qualité des soudures par leur aptitude en service. L’aptitude en service peut être démontrée par l’absence de sinistres ou de détection de défauts. À nouveau, la période considérée comme appropriée est de 5 ans.

Afin de valider la qualification, le PV-QMOS doit être signé par l’examinateur/l’organisme d’examen. Rappelons ici, que selon l’EN 1090-2  [2], le coordinateur en soudage peut agir en tant qu’examinateur.

Finalement, on peut noter que le domaine de validité d’une qualification basée sur l’expérience est identique à celui d’une qualification selon la NF EN ISO 15614 – Épreuve de qualification d’un mode opératoire de soudage  [5] et que la qualification reste valable sans limite de durée.

Références

[1]    NF EN ISO 15607: Descriptif et qualification d’un mode opératoire de soudage pour les matériaux métalliques – Règles générales, AFNOR, octobre 2019.

[2]    NF EN 1090-2: Exécution des structures en acier et des structures en aluminium – Partie 2 : exigences techniques pour les structures en acier, AFNOR, juin 2018.

[3]    NF EN ISO 15611: Descriptif et qualification d’un mode opératoire de soudage pour les matériaux métalliques – Qualification sur la base de l’expérience en soudage, AFNOR, 2024.

[4]    NF EN ISO 14555: Soudage – Soudage à l’arc des goujons sur les matériaux métalliques, AFNOR, 2017.

[5]    NF EN ISO 15614-1: Descriptif et qualification d’un mode opératoire de soudage pour les matériaux métalliques – Épreuve de qualification d’un mode opératoire de soudage – Partie 1 : soudage à l’arc et aux gaz des aciers et soudage à l’arc du nickel et des, AFNOR, juin 2017.

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André Beyer, directeur de projet recherche – CTICM